lundi 14 septembre 2009

De l'Omanais ? Du vrai ? Mi Janvier, Muscat festival, un plongeon dans la tradition


Petite introduction, histoire de me faire un peu pardonner. 6 semaines d'absence, ça ne s'excuse pas. Juste de mauvais prétextes... Des enfants en pleine forme, des vacances pour profiter des uns et des autres, deux déménagements à recevoir...un peu de nostalgie en revoyant nos photos, en évoquant des souvenirs avec ceux qui sont venus nous voir, en donnant des consignes et conseils à nos successeurs, en voyant l'automne s'abattre si vite sur Paris...Un ordinateur qui refuse de rester connecté plus de 40 minutes, dans les bons moments. Mais me re-voilà avec un message long (et laborieux)

Alors replongeons-nous avec joie dans cette aventure Omanaise, tant que les souvenirs sont encore vifs...
Si vous résidez à Mascate, ou si vous avez le choix dans votre date de voyage, ne loupez pas le « Muscat’festival ». En hiver en général de mi janvier à mi-février, vous aurez un aperçu des traditions, coutumes, et savoir-faire ancestraux, le tout concentré dans un périmètre restreint. Le plus difficile sera de se garer, ou d’arriver à repartir du festival à une heure décente. Pour ma part, j’ai déserté la piscine (trop froid) pour aller à la fête foraine, traînant les enfants, leur promettant des frites (les pire de ma vie pas cuites, dans une huile datant d’avant Mahomet…un régal !).
Ouverture des portes à 16 heures, au Qurum Park, le seul grand espace vert de Mascate. Sortez votre porte-monnaie, l’entrée est payante (40 centimes d’Euros pour un adulte, la moitié pour un enfant de plus de 6 ans…encore une fois, c’est la ruine !) J’ai bien pris la file des femmes, mais à cette heure là, pas grand monde ! La foule arrive à la nuit. Les Omanais raffolent de ce festival, s’y rendent en famille, et viennent de très loin. (Certaines familles ne viennent à Mascate qu’une fois dans l’année, à cette période, pour LE festival)
J’ajoute tout de même que deux autres lieux abritent des festivités en rapport avec le festival : d’une part le parc d’attraction situé sur la route reliant Seeb (aéroport) à Barka. Impossible de le louper, un énorme embouteillage et des immenses parkings indiquent que c’est là. Nous n’avons pas eu le courage d’affronter la foule…Les familles omanaises se précipitent dans ce Dysneyland local éphémère !
Un autre site accueille les courses de chevaux, les démonstrations sportives (on a vu une compétition de jeunes pilotant des 4x4 roulant plusieurs centaines de mètres sur les deux roues de gauche : grotesque !) et parfois les courses de dromadaire, que nous avons loupées…la recherche d’informations fiables étant l’un des grand défis du festival ! On trouve ce site en front de mer, à la hauteur de l’aéroport.

Revenons à Mascate. Entre 16 et 18 heures, les Omanais qui font office d’acteurs arrivent lentement, les stands ouvrent peu à peu, les crêpes omanaises, étalées à la main commencent à cuire sur les plaques, les jongleurs chinois enfilent leur seconde peau bariolée, les plongeurs canadiens récitent une ultime prière, les danseuses omanaises retouchent leur maquillage outrancier, les photographes règlent leurs machines perfectionnées, et les familles Omanaises commencent à se dire qu’un petit tour au festival ce soir serait une bonne idée. Les petits français que nous sommes assistent à cet éveil de la fête, voyant l’heure du coucher approcher…demain, l’école reprend à 7h45.
Le soleil se couche vers 18 heures. Et là, le spectacle commence.
Un village Omanais se détache de la fête. Tous les artisans y sont à l’ouvrage, les chants traditionnels s’enchaînent, les hommes fabriquent le Halwa, sorte de pâte moelleuse, très sucrée, qui accompagne le café très léger. (Le Halwa est composé de crème de lait de chèvre, de pâte de sésame, de sucre (peut-être de miel de datte = jus qui suinte sous les sacs de 50kg de dattes !), cardamome, et parfois eau de rose et safran)
Chaque région a sa recette, que les hommes se transmettent, puisque les femmes ne sont pas autorisées à le fabriquer.
Le village omanais est le seul endroit du pays où l’on peut photographier des vieillards barbus, et des bédouines masquées et des enfants en tenue de fête sans avoir à leur demander leur autorisation.
C’est un régal pour les yeux. Et le festival est un moyen inespéré de côtoyer des locaux, pour les touristes et expatriés qui n’ont pas la chance de les voir vivre. C’est même une façon de prendre des cours accélérés de civilisation, puisque les gens âgés répètent pour nous des gestes ancestraux.
En trois décennies, le pays est passé d’une pauvreté extrême à une richesse de moyenne puissance. Grande est la tentation pour les jeunes générations d’oublier ces techniques d’artisanat qui occupaient leurs aïeux. Mais les traditions sont ancrées dans l’âme collective des Omanais.

3 commentaires:

La tribu des Wadis a dit…

Quel régal de revoir toutes ces photos colorées et vivantes du festival. Pour moi qui n'en ait plus une seule puisqu'elles se sont envolées avec l'ordi, c'est un précieux trésors de revoir ces visages souriants et ces costumes scintillants d'omanais...Merci. Waouh quand on y pense, c'était bien la vie Mascate, hein Anne Persil ?
Nostalgie, nostalgie....

crevette a dit…

Ha, voilà de l'info, de la vraie, de la bien mieux que dans le guide du Routier!
J'aime bien la petite précision sur le miel de dattes.... D'un coup je sens que tu n'en as pas mangé 2 fois....je me trompe?

Claire a dit…

Allo ici Mascate...Je ne voudrais pas saper le moral des lecteurs de ce bel article, mais il est question que le Festival de Janvier 2010 soir bel et bien annulé à cause de la Grippe A. Une seconde vague est en effet à craindre avec l'arrivée de la fraîcheur hivernale, et les mesures sont drastiques. Quelques écoles ont réouvert tout juste ce matin -26 sept- mais les plus jeunes enfants sont priés de rester bien au chaud chez eux...