vendredi 20 février 2009

Petite balade entre Wukan et Hadash, dans le Wadi Mistal


Ne croyez jamais un montagnard...
"Bon, là, aujourd'hui, c'est tranquille, pas de dénivelé, c'est une marchette facilette"
A 140 kilomètres de Mascate, quelle aubaine !
OK, Pierre et Séverine, on y va, mais avant, on chausse les 5 paires de chaussures de marche, dans cette famille où personne (ou presque) ne sait vraiment faire ses lacets.
C'est parti. Au début, c'est sympa, on visite un village perdu, on prend des photos du cirque de montagnes, on observe les cultures en terrasse, toute cette verdure si rare dans ce pays aux montagnes sèches.
Puis on entame la promenade, ça descend, chouette. Nos amis les montagnards sont en forme, les parents comme les filles ou Nono, leur petit dernier, ils y vont à la cool. Même notre râleuse de service daigne marcher sans broncher, impressionnée par le monsieur qui tient sa main. Et pourtant "j'ai peur de la "Pierre"!" (Converser avec Alix, c'est comme discuter avec Jane Birkin, le pull col en V en moins.)
On arrive très vite au petit village de Al Qawrah en contrebas. Les garçons nous demandent si on est déjà arrivés...Non !
Là, nous découvrons des vignobles (de table, bien sûr) dont les feuilles de vigne sont retenues sur des treilles qui protègent d'autres plantations du soleil. Le système est très ingénieux, et nous observons à nouveau des fallaj.

Puis ça commence à monter. La biquette des montagnes commence à râler, et se retrouve très vite sur les épaules paternelles. Jean qu'il portait va sur les épaules de Pierre, m'épargant ainsi les quelque 10 kilos du dernier. Nous suivons les traces des chèvres et des quelques aventuriers qui parcourent ce sentier. Nous sommes habitués aux boulevards tracés dans nos montagnes françaises, entretenus, au marquage fiable, et nous sommes un peu désarçonnés par des passages parfois vertigineux, par des sentiers qui rétrécissent dans les descentes vives, par des pas d'escalade; nous ne regrettons pas d'être venus à 4 adultes. Avec nos petits, seuls, nous aurions rapidement fait demi-tour. Nous encordons même notre second, parfois un peu inconscient du danger, et pas toujours très à l'aise dans son grand corps.
Une pause goûter, un peu d'eau, un mars fondu et ça repart...une grande montée bien abrupte ( qu'il est loin le temps où j'étais sportive...) une nouvelle pause...

Curiosité du moment, le sol est composé de schistes de couleur verte, puis grise, et à la fin, sur le dernier versant, les pierres sont violettes.
La dernière descente est salvatrice. Elle a épuisé notre biquette qui s'endort sur les épaules de son papa, se cognant violemment le menton. Il décide donc de la prendre dans ses bras, et la porte comme une princesse endormie par un sort maléfique. Le pauvre, à bout de bras, alors que le chemin est encore escarpé, il s'en souviendra !
A notre arrivée à Hadash, après presque 4 heures de marche, Christophe tente de tirer un bon prix d'une paire de jumelle appartenant à Pierre (pas les filles, hein, l'objet...), à la gardienne du troupeau de chèvres qui a perdu une de ses bêtes. Elle n'aura pas gain de cause, osant pourtant faire gonfler les enchères. Pendant ce temps, Séverine et moi mitraillons les chèvres, et les maisons décorées, pour la bonne cause ("c'est pour mon blog" devient un refrain justifiant n'importe quelle prise de vue, si grotesque soit elle...imaginez une seconde que pour le message précédent, j'ai dû arrêter ma voiture sur le bord de la route pour photographier ces plaques d'herbe inattendues...)
Les garçons tentent de rapporter un souvenir poilu, puant et bêlant à la maison, tandis que les filles jouent à la poupée avec le bébé râleur.

Ici, on peut observer la couleur violette de la montagne, dont le sol est recouvert de schistes:

Un petit tour à 11 dans un 4x4, entre les deux villages, à l'omanaise (les 2 hommes à l'avant, les femmes et les enfants tassés derrière) puis il est temps pour chacun de reprendre le cours de la vie normale, école, boulot, chacun sa voiture, et petites courbatures...
(la photo était très sympa...elle est coincée dans feu (!) portable)

Merci les amis pour votre patience, promis, si vous avez un jour un petit 4ème, on vous aidera à le porter...non ? Bon !

3 commentaires:

Callie a dit…

c'est un vrai délice de suivre vos excursions !

merci de partager Anne-Persil ;)

Anonyme a dit…

Surprise devant la photo des garçons avec les souvenirs poilus : eux mêmes sont bien couverts, il a donc fait assez frais en montagne ? Malheureusement nous n'avons pas exploré ce coin. Nous admirons votre mobilité avec les quatre marmots !
Clara.

Anne-Persil a dit…

Oui, Clara, une bise cinglante soufflait la haut, et nous avait encouragés à enfiler une petite épaisseur sur la fin de la rando ! Pour la mobilité, on se sait en sursis ici, alors on brûle la chandelle par les 2 bouts, passant pour des doux-dingues auprès des adeptes du transat de l'Intercon'...

Callie: merci !