mercredi 19 novembre 2008

Wadi Tanuf, et camping sauvage


Tanuf se situe à quelques kilomètres de Nizwa, ville à l'intérieur des terres, dont je vous ai déjà parlé... Des sources d'eau minérale potable y sont exploitées et une partie est mise en bouteille.

Endroit très (trop ?) populaire, l'entrée du Wadi Tanuf propose des aires de pique-niques aménagées à l'ombre des arbres. Pour resituer le contexte, nous sommes début octobre, le ramadan s'est achevé la veille, les gens aspirent à sortir de chez eux. Il fait encore très chaud (35 à 39°C à l'ombre dans la journée) donc les musulmans ont évité , ces 4 dernières semaines, de s'exposer à des températures trop importantes, puisqu'ils s'abstiennent de toute absortion de boisson et nourriture du lever (5 heures) au coucher du soleil (18 heures).




Tout le monde à droit à sa ration:


Puis nous remontons dans notre 4x4 qui va nous être bien utile. Nous longeons un barrage récent, que les locaux photographient...Nous ne sommes pas sensibles à ce type de constructions, nous passons notre chemin (très caillouteux) et poursuivons la piste qui se faufile entre les montagnes, dans le Wadi (sorte de vallée plate, encaissée entre deux montagnes, souvent le résultat d'une fissure géologique...ma science s'arrête là !) Quand nous roulons ou marchons dans les wadis, ils sont souvent complètement à sec, mais on peut y observer le travail d'érosion de l'eau.


Lorsque la piste se rétrécit en un petit sentier, nous garons notre engin qui souffre de la chaleur du moteur. Le radiateur transpire à grosses gouttes...Pour le moment, nous chaussons nos croquenauds, et partons à la découverte de la petite palmeraie:

Dès les premiers mètres, nous sommes écrasés par la chaleur. Pourtant, les aînés semblent vraiment s'y faire. Ils réclame beaucoup d'eau, mais continuent à sauter comme des cabris. Nous restons vigilents, le sentier est un peu escarpé.
Les grands:
Notre objectif: un hameau accroché à la montagne, que nous ditingons à travers les palmes...
Le comité d'accueil: des enfants, chaussés de tongues qui sautillent sur le sentier caillouteux, tandis que nous cherchons où poser nos pieds.
Ils parlent arabe, version patois de fond de vallée, et nous faisons des gestes, des sourires et encore des gestes. Ils paraissent très petits pour leur âge. La différence avec les Omanais des villes, propres, grassouillets, et souvent américanisés est frappante. Les petites filles sont voilées, les jeunes filles et les femmes se cachent à notre approche, ne ressortant qu'une fois Christophe passé, se hasardant parfois à un geste discret mais amical de la main. Jean est rouge sur les joues, tant elles ont été malaxées par des doigts crasseux et nombreux...victime d'une attaque pacifiste d'un animal tentaculaire dans un hameau isolé sous le tropique du Cancer...
Nous sympathisons avec l'intello du groupe, un ado, moustache naissante, voix muante, et 22 mots d'anglais, qui doit être un des seuls du village à aller parfois à l'école. Il nous autorise à prendre une seule photo des enfants (au-dessus), puis nous éloigne du village, en nous assurant qu'on peut rejoindre le parking par le lit du Wadi...
Nous venons à peinde de commencer à redescendre ce wadi, et notre bouteille d'eau est déjà terminée. Pour la première fois de sa courte vie, notre dernier-né boit de l'eau au biberon, et chope des petits coups de soleil, malgré la crème... Je suis aussi rouge que mon chemisier, Alix a renoncé à marché depuis bien longtemps, on se met à regretter de ne pas avoir emprunté le même chemin qu'à l'aller. Mais notre ado-glu-guide nous mène toujours plus loin, toujours plus haut...il faut désormais contourner des énormes blocs, en escalader certains, contourner des vasques emplies d'une eau trouble et verdâtre qu'on imagine aisément peuplée de reptiles grouillants. Le simple fait de poser la main sur les pierres nous brûle la paume...
Enfin, nous arrivons à la voiture, offrons 2 pepsis à notre jeune omanais, et nous enfuyons dans notre voiture climatisée, après avoir bu de l'eau bien fraîche.
Nous partons nous approvisionner en eau à la station essence du village suivant, puis nous commençons à envisager de rejoindre notre lieu de bivouac. La piste est très pentue:
On la devine, serpentant sur cette montagne lunaire, parfois ridée de fissures impressionnantes:
De la piste, nous avons maintenant une vue dégagée sur la plaine que nous venons de quitter. Nizwa se trouve au fond à gauche, à une quinzaine de kilomètres derrière ce mamelon isolé:
Nous voici maintenant sur le "terrain de foot" du hameau que vous venons de longer, après une descente vertigineuse. En effet, sur la surface équivalente à celle d'un terrain de tennis, les cailloux ont été soigneusement ôtés, il ne reste que de la terre battue, où chaque pas s'accompagne d'un nuage poussiéreux.
Nous avons 45 minutes pour dresser les tentes et trouver du bois pour un feu, pendant que les enfants inventent mille bêtises pour passer le temps.

Crépuscule


Soirée sympa, dîner à 19 heures. Les garçons insistent pour se coucher, excités à l'idée de passer leur première nuit sous la tente... Il s'endormiront finalement assez tard, mais nous profitons en couple d'une nuit étoilée comme jamais. Christophe sort (un écrin ? Un cadeau ? ) ses affaires de travail, et s'enfile une page de vocabulaire avant de déclarer forfait. Les années de scoutisme, oubliées par un confort quotidien reviennent avec leurs lots de bons souvenirs. L'odeur du feu, le silence de la nuit, après la journée mouvementée, cette voie lactée qui semble nous protéger...tant de choses vécues en si peu de temps, un déménagement vers un bout du monde, une naissance...justement, le presque nouveau-né réclame son dernier bib.Il est 21 heures, j'en profite pour aller me coucher. Rien à lire, j'ai oublié mon bouquin !!!
A 3 heures, Charles a décidé que la nuit est finie, il est habillé et m'écrase pour sortir de la tente. A 2 heures, Alix veut rentrer à la maison, et refuse de poursuivre sa nuit ici...
A 5 heures, l'appel du ventre... Jean réclame son bib...
Du coup, je sors, espérant choper mon premier soleil levant en terre d'Oman. (après sélection des 143 photos, voici les meilleures !!!)
Aurore:










Aujourd'hui, après vaisselle et rangement du camp, nous devons aller à Nizwa et son marché, et espérons faire d'éventuelles rencontres avec des camarades Omanais travaillant avec Christophe.
C'est encore tout frais, et c'était il y a déjà plus de 6 semaines !
La suite au prochain numéro, demain...ou dans 15 jours

3 commentaires:

Callie a dit…

c'est vraiment incroyable de suivre votre périple comme ça, merci pour ce dépaysement total !

lesbtn64 a dit…

J'adore, je pleure : le vent chaud et rocailleux des wadis nous manque. Continuez à nous transporter de plaisir...

Anne-Persil a dit…

J'ai plein de retard, mais si ça vous émeut tous à ce point, ça vaut sûrement, le coup de poursuivre, nan ?
Lesbtn, vous savez ce qu'il vous reste à faire, non ? Une semaine de folaï en avril...Le filleul est OK, il a promis d'être aussi sage que la dernière fois !
Callie, contente de te voir par là !